Romantisme n° 165 (3/2014)
Pour acheter ce numéro, contactez-nous
Recevez les numéros de l'année en cours et accédez à l'intégralité des articles en ligne.
Omniprésent lorsque s’agit d’évoquer la jeune fille ou bien de s’adresser à elle, le parfum métaphorise à merveille, au XIXe siècle, la connaissance qu’elle se forme d’elle-même et de l’amour, ainsi que, surtout, la façon dont on la conçoit alors. L’iconographie et la littérature, le discours médical, religieux et commercial composent tous ensemble un portrait olfactif de la jeune fille, figure née de l’avènement de deux valeurs bourgeoises, la famille et l’hygiène, dont la place s’affirme au sein du foyer au moment où la parfumerie, connaissant un formidable essor, démocratise l’accès aux senteurs. C’est ce portrait olfactif à la chimie complexe qu’il s’agit de dresser pour interroger les marges de l’indéfinissable et de l’indicible dans les conceptions et représentations de la jeune fille, précisant ainsi les contours de cette figure nouvellement apparue dans l’imaginaire.
Perfume is recurrently evocated in many nineteenth-century texts about or addressed to young women. It is used as an effective metaphor of the awareness they had of themselves and of how they were generally perceived. Literature and iconography, religious, commercial or medical discourses, altogether form an olfactory portrait of the young woman. This particular perception is the result of a convergence between bourgeois values like family and hygiene and the economic expansion of perfumery that democratizes the access to flagrances. This paper sketches out this olfactory portrait in its chemical complexity, by interrogating the indefinable margins of the young woman’s conceptions and representations, showing another aspect of this recently emerged figure in the social imaginary.