L’article s’intéresse aux choix opérés par la Terminologie grammaticale publiée en 2020 par le ministère de l’Éducation nationale. Cette terminologie n’envisage que l’écrit et se centre sur la phrase, ne réservant qu’une place marginale aux faits linguistiques d’ordre textuel ou discursif. Elle affecte comme visée aux apprentissages grammaticaux le développement de capacités d’étiquetage et se réfère à la tradition pour déterminer et désigner les catégories grammaticales à enseigner,malgré les réserves que ces catégories suscitent et qui sont exprimées dans les commentaires fins et argumentés accompagnant les prescriptions. La terminologie systématise l’analyse par groupes de mots, avec parfois des ambigüités dans leur désignation sous forme de sigles, et adopte le principe selon lequel toute nature grammaticale doit pouvoir être associée à une ou plusieurs fonctions. Ce principe la conduit à évacuer les interjections et les présentatifs, qui ne peuvent être rattachés à une fonction classique. Elle distingue les expansions qui complètent le nom et celles qui complètent le groupe nominal, mais ne parvient pas à clarifier certaines ambigüités concernant l’apposition. Par respect de la tradition, la terminologie conserve les catégories « Types de phrases » et « Formes de phrases », malgré leur peu de pertinence didactique. Il est regretté que la terminologie ne témoigne pas du souci d’amener les élèves à développer une réflexion métalinguistique.