Langages Nº 220 (4/2020)
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Le japonais et le français partagent un mécanisme pour exprimer subjectivement le haut degré d’une propriété. Il prend la forme de constructions syntaxiques particulières, ayant leurs propres forme et sens, avec une valeur pragmatique bien délimitée. En japonais, donnani forme une construction indépendante et une construction dépendante, en corrélation avec la fin de phrase kotoka. En français, à quel point se construit presque exclusivement en subordonnée, dépendant de prédicats qui excluent l’interprétation de questionnement. Malgré leur forme interrogative, ils ne sont pas employés pour poser une question dans un dialogue mais pour former l’argument de la prédication d’indicibilité ou d’incompréhension, le tout constituant une exclamation.
Japanese and French have in common a mechanism to subjectively express the high degree attained by a property. It takes a form of special syntactic constructions, pairs of proper form and meaning, with a well limited pragmatic value. In Japanese, donnani forms independent and dependent constructions, co-occurring with kotoka in the sentence final position. In French, à quel point is constructed almost always in a subordinate clause, dependent on predicates which exclude question interpretation. Regardless of their interrogative form, they are not used to ask a question in a dialogue but to constitute the argument of a predication of unspeakability or incomprehension. The whole forms an exclamation.