
LANGAGES Nº 223 (3/2021)
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Dans cet article, nous abordons la question des données utilisées dans la recherche en syntaxe. Nous proposons d’abord une approche critique des jugements de grammaticalité, employées traditionnellement en syntaxe formelle, en pointant leur variabilité et leur dimension gradiente ; puis, nous présentons les différents aspects méthodologiques de la syntaxe quantitative et expérimentale, en insistant sur la complémentarité d’un travail à partir de données de corpus et d’une approche expérimentale contrôlée. Nous plaidons pour une vision de la syntaxe qui, en plus des contrastes binaires de grammaticalité, intègre les contraintes préférentielles pour rendre compte de la nature gradiente des données langagières.
In this paper, we discuss some issues related to the kind of data typically used in syntactic research. We first propose a critical view of grammaticality judgments, traditionally employed in formal syntax, by highlighting their variability and their gradient dimension. We then present different methodological aspects of quantitative and experimental syntax, by insisting on the complementarity between corpus-based approaches and controlled experimental approaches. We argue in favour of an approach which, in addition to binary grammaticality contrasts, integrates preferential constraints to account for the gradient nature of linguistic data.