Langue française n° 196 (4/2017)
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Cette étude vise à décrire le fonctionnement de trois marqueurs apparaissant dans des structures comparatives en français : aussi (que), si (que) et ne dit « explétif ». Les deux premiers expriment respectivement l’égalité et l’intensité, mais ils tendent à se confondre dans certains de leurs emplois. De même, ne alterne avec le morphème ø dans des comparatives. Aussi est-il intéressant de vérifier quels sont les traits co(n)textuels qui facilitent ces glissements et alternances. Afin de mieux cerner le fonctionnement des marqueurs retenus, nous avons constitué un petit corpus de données orales que nous avons confrontées avec des données écrites. Cette double démarche nous permet de déceler les spécificités inhérentes à chaque code et de corroborer l’hypothèse de la tendance, pour la langue orale, à l’innovation d’une part et à l’économie de marquage explétif d’autre part.
This study aims to describe the functioning of three markers used in some comparative structures in French: aussi (que), si (que) and “expletive” ne. The first two express equality and intensity respectively, but tend to be confused in some of their uses. Similarly, ne alternates with the morpheme ø in comparatives. It is therefore interesting to verify the co(n)textual features that facilitate these shifts and alternations. To better understand the functioning of these morphemes, we consulted oral corpora and we compared the data obtained with occurrences of written French. This dual approach allows us to identify the specificities of oral and written French and to confirm the hypothesis of a more innovative orientation for the oral language on the one hand, and of a tendency to sparingly use expletive markers on the other hand.