Langue française Nº 205 (1/2020)
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L’article examine les différents emplois (non anaphoriques) de ce qui / ce que en français, à partir du constat que ce qui / ce que est, fondamentalement, une formule supplétive permettant de contourner les blocages et de combler les ‹trous› du paradigme qu-. Les emplois se répartissent en trois grands ensembles : (i) le type ce que Jean a fait, dans lesquels ce qui / ce que pallie les carences du pronom indéfini (et interrogatif) quoi/que (marqueur de variable ‹non Humain›) ; (ii) le type ce qu’il reste, dans lequel la variable ‹non Humain› se charge d’une valeur supplémentaire de ‹qualité/quantité› ; (iii) le type ce qu’il peut faire chaud, dans lequel ce que, en emploi adverbial, correspond à une variable de ‹quantité› (rôle que ne peut assurer l’adverbe que). Ainsi, une variable ‹non Humain›, d’essence nominale, en arrive à être également une variable de ‹quantité›, d’essence adverbiale.
The article deals with the various (non anaphoric) uses of ce qui / ce que in French. The basic idea is that ce qui / ce que is used whenever a theoretically appropriate indefinite pronoun or adverb (from the qu- paradigm) cannot be used. This occurs in three major types of context: (i) ce que Jean a fait... [‹what John did›], used as an indefinite or interrogative subordinate clause. Contrary to its English counterpart (what), the French indefinite ‹non Human› pronoun quoi has very restricted uses; (ii) ce qu’il reste [‹what is left›], in which the ‹non Human› feature combines with an extra feature of ‹Quantity/Quality›, as is particularly noticeable in ce que... comme constructions (Qu’est-ce que vous avez comme dessert ? [litt. ‹What is that which you have as desert?›]); (iii) mostly exclamative: (C’est fou) ce qu’il peut faire chaud [‹(It is amazing) how hot it is›], in which ce que has turned into an intensity marker.