Romantisme n° 145 (3/2009)
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L’objectif précis est d’ébaucher une poétique culturelle de la langue littéraire en essayant de cerner d’un point de vue ethnocritique les contours d’une « narratologie génétique» (Hamon, 1972). La logogenèse fait en effet l’hypothèse que la langue « imagée » contrainte (« se jeter dans la gueule du loup ») offre à la fois des motifs sémantiques latents et des univers symboliques culturellement (anthropologiquement) réglés. En d’autres termes, la culture est dans la langue. L’article analyse dans cette perspective la productivité poïétique d’expressions idiomatiques ordinaires ou inventées dans un conte de G. Sand, une nouvelle de Maupassant, un roman de Zola et un poème de Mallarmé. Nous esquissons ici une première typologie de ces phénomènes polyphoniques d’engendrement textuel. La contribution envisage aussi le travail coopératif du lecteur dans cette activation dialogique de l’imaginaire de la langue commune.
Our objective is to propose a cultural poetics of literary language by attempting to define, from an ethnocritical point of view, a “genetic narratology” (Hamon 1972). Logogenesis proceeds from the hypothesis that “figurative” language appearing in fixed contexts such as proverbs and sayings (“a wolf in sheep’s clothing”) contains both latent semantic motifs and symbolic worlds based on cultural (anthropological) rules. In other words, culture is contained in language. This article analyses from this point of view the poetic productivity of common as well as invented idiomatic expressions found in a tale written by G. Sand, a short story by Maupassant, a novel by Zola and a poem by Mallarmé. The article suggests a typology of the polyphonic phenomena involved in the engendering of narrative texts. It also takes into account the participation of the reader in this dialogic activation of the imaginative reservoir of ordinary language.