
Romantisme n° 172 (2/2016)
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La sculpture peut-elle être qualifiée d’épique ? Ce ne sont pas les statues de Calliope mais les tentatives de reconstitutions du bouclier d’Achille, ekphrasis homérique fondatrice, qui fournissent, au début du XIXe siècle, les premiers exemples de confrontation entre l’épopée et la sculpture. Le romantisme, qui s’incarne en sculpture un peu après les autres arts, renouvelle l’expression de l’épique par le développement de la statuaire colossale, vecteur de la puissance mémorielle héroïque, mais aussi par le relief. Cet autre mode d’expression de la sculpture est-il davantage propice à l’expression du drame ou conserve-t-il une puissance spécifiquement épique ? L’enjeu de cette question, inspirée de la problématique littéraire romantique, prend sens dans l’évolution de la sculpture tout au long du XIXe siècle.
Can sculpture be qualified as “epic” ? Not Calliope’s statues but the attempts to reconstitute Achilles’ shield, according to ekphrasis’ founding Homeric figure, provide us at the beginning of the 19th century with our first examples of confrontation between epic and sculpture. Romanticism, which found a sculptural form somewhat after its form in the other arts, renewed the expression of the epic through the development of colossal statues, vectors of the memory of heroism, but also through work in relief. Is this other sculptural mode better suited to the expression of drama or does it preserve a specifically epic power ? The question, linked to the same issues as literary Romanticism, takes on its full meaning with the evolution of sculpture during the 19th century.

