Romantisme n° 172 (2/2016)
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Le genre littéraire auquel appartient Notre-Dame de Paris de Victor Hugo est sujet à discussions. Beaucoup préfèrent qualifier de roman ce texte hybride et souvent considéré comme mal construit. Néanmoins, la confrontation de cette oeuvre avec les traditions épique et dramatique permet une compréhension approfondie de ses enjeux. Plus particulièrement, les analyses de la notion d’épique que proposent Erich Auerbach et Emil Staiger en 1946 offrent des outils pour appréhender la composition éclatée de l’oeuvre comme une écriture qui tend à recréer les conditions d’une appréhension immédiate du monde, exigence traditionnellement associée au genre épique. En effet, Victor Hugo multiplie les images apparemment autonomes, mais qui instaurent un mode de représentation du monde commun et s’offrent à la perception du lecteur.
The literary genre Hugo’s Notre-Dame de Paris (The Hunchback of Notre-Dame) belongs to is notoriously open to discussion. Many prefer to call this hybrid text, often considered badly composed, a novel. Nonetheless, confronting the work with the epic and dramatic traditions enables a deeper understanding of its ambitions. In particular, the analyses of the concept of the epic put forward by Erich Auerbach and Emil Steiger in 1946 create tools for the understanding of the work’s loose composition as that of a style which strives to create the conditions of an immediate apprehension of the world, an ambition traditionally associated with epic forms. As a matter of fact, Victor Hugo multiplies his use of apparently autonomous images that in reality instate a common mode of perception of the world and give themselves over to the reader’s perception.