Romantisme n° 173 (3/2016)
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Créé par Mariette et ouvert au public en 1863, le Musée de Boulaq, dont les collections sont ensuite transférées au Palais de Gizeh puis au Musée égyptien, devient l’une des « curiosités » des voyageurs français en Égypte à la fin du XIXe siècle. Cette plongée dans le passé pharaonique a des enjeux esthétiques et idéologiques : qu’il s’agisse d’affirmer la prééminence de l’art européen ou au contraire de montrer que les Pharaons sont des maîtres en matière d’imitatio, des voyageurs égyptologues (Rhoné), historiens de l’art (Blanc), archéologues (Saulcy), journalistes (Alis), etc., montrent ce qu’un des premiers musées archéologiques extra-européens peut susciter comme controverses – mais aussi comme expérience existentielle, telle celle que raconte Loti, qui visite la salle des momies, de nuit, sous la conduite de Maspero, en 1907.
The Boulaq Museum, founded by Mariette and opened to the public in 1863, and whose collections were transferred first to theGizeh Palace then to the Egyptian Museum (Museum of Egyptian Antiquities), became one of the must-sees of French visitors in Egypt at the end of the 19th century. There are aesthetic and ideological issues at stake in such an immersion in the Pharaonic past: whether they stress the pre-eminence of European art or on the contrary show the Pharaohs to have been masters in the art if imitatio, travellers – Egyptologists (Rhoné), art historians (Blanc), archaeologists (Saulcy), or journalists (Alis), etc. – show the controversies but also the existential experiences, such as Loti’s visiting the Royal Mummies Hall with Maspero in 1907, that one of the first archaeological museums outside Europe could give rise to.