
Romantisme N°190 (4/2020)
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Tandis que le paysage d’après nature s’établit, dès le XVIIIe siècle, comme le genre privilégié et emblématique des artistes amateurs, le plein air devint, dans la seconde moitié du XIXe siècle, une pratique professionnelle surexposée. Témoignage de cette cohabitation dans un même espace de deux groupes de créateurs antagonistes, Un peintre amateur, présenté par Jules Denneulin au Salon en 1894, relève précisément d’une tentative pour établir visuellement une spécificité de la pratique des amateurs. À la lumière de la « déprofessionnalisation » contemporaine du monde de l’art et de l’indistinction croissante entre artistes amateurs et professionnels, l’oeuvre invite ainsi à apprécier toute la distance que son auteur voulut mettre entre deux images, celle de l’amateurisme et celle du travail artistique.
Landscape made on the spot turns out to have been a favoured and emblematic genre for amateur artists as early as the 18th century, while in the second half of the 19th century it became an overexposed professional practice. As a testimony to this cohabitation in the same space of two antagonistic groups of creators, the painting Un peintre amateur, exhibited by Jules Denneulin at the Salon in 1894, was precisely an attempt to visually establish a specificity of amateur practice. Faced with the contemporary « deprofessionalization » of the art world and the growing indistinction between amateur and professional artists, this painting invites us to appreciate the distance that its author wanted to put between two images, that of amateurism and that of artistic labour.

