Romantisme N°200 (2/2023)
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Il n’y a aucun doute pour les femmes et les hommes du XIXe siècle : la chanson appartient à la culture populaire. Pour expliquer cette perception, on peut s’intéresser aux contenus et aux auteurs des couplets écrits à cette époque. Il ne suffit pourtant pas qu’une chanson soit faite par un ouvrier, ou qu’elle parle des modes de vie des travailleurs, pour qu’elle soit « populaire », il convient également qu’elle rencontre un public. Et pour cela, elle doit pouvoir circuler. Ce sont les vecteurs de cette mobilité chansonnière que se propose d’analyser cet article. Ces circulations peuvent être liées aux migrations du travail, à la conscription, à des professionnels, colporteurs et chanteurs ambulants, elles peuvent s’appuyer sur de petits livrets imprimés ou reposer sur la seule oralité. Ce sont bien elles qui donnent toute son importance à la chanson du XIXe siècle, suscitant en retour toute l’attention des autorités.
No doubt about it: for the women and men of the 19th century, song belongs to popular culture. One way to explain this perception is to have a look at the contents and authors of the verse written at this time. However, the fact that a song is authored by a working-class person or talks about working-class life is not enough for it to be part of “popular” culture. It also has to have found an audience, and for that it needs to circulate. This paper will concentrate on the vectors of song mobility. These mobilities can be linked to migrations for work, to military conscription, to professions such as those of peddler or travelling singer; they can make use of printed booklets or rely solely on orality. They are in effect responsible for the importance of song in the 19th century, and in that capacity attract the attention of the authorities.