ROMANTISME N°203 (1/2024)
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C’est entre la toute fin des années 1890 et les premières années du siècle suivant que se nouent des relations croisées, intellectuelles et amicales, entre Benedetto Croce, Kurt Vossler et Julius von Schlosser. Le philologue munichois et l’historien de l’art viennois, qui ont perçu l’importance de l’Estetica (1902) du philosophe napolitain, en tirent toutes les conséquences dans leurs domaines respectifs. Ce que l’on appellera plus tard le neoidealismo se construit sur cette triple alliance. Charles Bally, qui publie ses premiers travaux de stylistique, ne peut qu’être opposé à cette approche esthétique de la langue. Schlosser, en 1935, tâchera de montrer comment elle peut s’appliquer aux formes langagières des arts visuels et comment de cette « création » qui se développe pour former la culture d’une époque doit être différenciée cette création artistique absolue qu’est le style.
It is at the very end of the 1890s and during the first years of the following century that Benedetto Croce, Kurt Vossler and Julius von Schlosser first developed intellectual and amicable relationships amongst the three of them. The Munich philologist and the Viennese art historian, who had perceived the importance of the Neapolitan philosopher’s Estetica (1902), drew all necessary conclusions from it in their respective fields. What was later to be called neoidealismo was built on this triple alliance. Charles Bally, then publishing his first studies in stylistics, could only prove resistant to this aesthetic approach of language. Schlosser, in 1935, was to try to show how it can apply to the linguistic forms of the visual arts and how the absolute artistic creation that is style must be differentiated from that « creation » that develops to shape the culture of a period.