Annales de Géographie n° 660-661 (2-3/2008)
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Dans le vaste champ des études de géographie culturelle, la création artistique et les lieux de culture n’ont, jusqu’à maintenant, que peu retenu l’attention des géographes. Cela s’explique en partie par l’acception très large du vocable « culture » communément retenue par les tenants de l’école de géographie culturelle française. Cependant, les artistes s’avèrent non seulement des acteurs à part entière de l’organisme urbain, mais surtout, leur regard sur la ville éclaire celui du géographe. Par ailleurs, l’éclosion récente de « nouveaux territoires de l’art » dans des lieux inattendus — friches industrielles, entrepôts abandonnés, terrains militaires délaissés, etc. —, souvent localisés en situation péricentrale dans les agglomérations, incite à prendre en considération ces « objets culturels non identifiés » : catalyseurs de développement local, vecteurs de requalification urbaine, ils entretiennent avec leur quartier d’appartenance des rapports ambigus et suscitent l’attention des pouvoirs publics. La présente contribution ne poursuit pas seulement pour but de réhabiliter les lieux de culture en tant qu’objet géographique. Elle a également pour ambition de proposer une autre approche de la géographie dite culturelle, au moment où celle-ci s’interroge sur son objet et sur son avenir.
In cultural geography, artistic creation and places of cultural expressions have not been of much interest by (French) geographers. This can be explained by the broad definition the French school of geography attributes to the term “Culture”. However, artists can be regarded as true actors of the urban space, and more, their conception of the City can enlighten the geographer’s. Moreover, the recent hatching of “new art territories” in some unexpected places — brown fields, abandoned sheds, derelict military areas, etc. — located mostly on the margins of cities, incites to consider these “UCO” (“Unidentified Cultural Objects”), that are local development catalysts, urban renewal paths. As such, they maintain an ambiguous relationship with their districts and catch the attention of the local authorities. This paper’s objective is not only to rehabilitate the place of culture in the field of geography; it has the ambition of proposing another approach to the so-called cultural geography at a time it is been questioned on it’s very purpose and future.