
ANNALES DE GÉOGRAPHIE N°761 (1/2025)
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« Le village est mort » : cette affirmation courante traduit un usage métaphorique de la mort appliqué à un espace de vie désormais abandonné. Au-delà de cette métaphore qui interpelle et à partir des objets d’étude géographiques que sont les villages abandonnés en montagne (Alpes françaises et Pyrénées espagnoles) il est possible de s’intéresser aux raisons de l’association de la mort (phénomène biologique autant que social) à des espaces autrefois vécus, mais qui ont été abandonnés au cours du siècle dernier. S’inscrivant dans un attrait grandissant pour les lieux abandonnés et dans la veine des travaux portant sur les liens étroits entre géographie et mort, cette approche géohistorique propose une réflexion sur l’idée d’une trajectoire parallèle entre la disparition d’une entité de vie et celle de ses habitants. L’objectif est alors d’observer et de comprendre comment des villages abandonnés peuvent être marqués par un ancrage spatial de la mort, actant au sein des territoires montagnards de véritables morts villageoises.
« The village is dead » : this common statement reflects a metaphorical use of death applied to a living space that has been abandoned. Beyond this striking metaphor, using abandoned villages in the mountains (French Alps and Spanish Pyrenees) as geographical objects of study, we can examine the reasons behind the association of death (a biological as well as social phenomenon) with spaces that were once inhabited but have been abandoned over the last century. As part of a growing interest in abandoned places and in the same vein as work on the close links between geography and death, this geohistorical approach provides food for thought on the idea of a parallel trajectory between the disappearance of a living entity and that of its inhabitants. The objective is to observe and understand how abandoned villages can be marked by a spatial anchoring of death, by taking note of actual village deaths in mountain territories.

