Cet article, tiré de ma thèse, propose une nouvelle approche des savoirs géographiques dans un contexte scolaire en étudiant un double angle mort des recherches en didactique de la géographie : celui de l’école élémentaire et celui des savoirs. Il s’agit de montrer dans un premier temps comment on peut penser et analyser de manière alternative la place et le rôle des savoirs géographiques en classe en proposant une méthodologie nouvelle. J’ébauche ensuite une ligne de relecture, fondée sur une démarche ethnographique, de la place des gestes et du maniement des outils. Colorier, tracer des traits, écrire sont autant d’agir qui constituent selon nous, une matrice originelle de l’élaboration des savoirs géographiques. Cette réflexion invite à repositionner clairement l’apprentissage de la géographie et du rapport au monde dans une matérialité inhérente au contexte de la classe. Pour finir, j’adresse une invite globale, réflexive et de nature épistémologique, afin que nous, géographes, réfléchissions de manière collective, à ce qui fonde nos élémentarités dans le contexte contemporain de recompositions de nos savoirs.