Annales historiques de la Révolution française n° 353 (3/2008)
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À l’ombre des grandes fi gures qui ont fait la Société des études robespierristes, il est possible de saisir les bribes de trajectoires individuelles moins audacieuses, mais tout aussi signifi antes des évolutions de cette société savante. Ainsi, l’historien du Comité de Sûreté générale, Michel Eude (1909-1988), sociétaire pendant près d’un demi-siècle et conservateur en retrait de l’école marxiste, offre un biais alternatif pour étudier la SER : son relatif anonymat et sa posture intellectuelle permettent de saisir celle-ci comme un milieu contrasté, opérant la synthèse entre différentes personnalités scientifi ques et politiques. Son cheminement d’historien entre en constante relation avec le monde des études robespierristes qui fut tout à la fois pour celui-ci un vecteur d’initiation universitaire, une plateforme éditoriale et enfi n et surtout le support essentiel d’une sociabilité savante.
In the shadow of the major fi gures who created the Société des études robespierristes, it is possible to catch glimpses of less spectacular individual trajectories, though these are no less signifi cant for the evolution of this learned organization. Thus the historian of the Comite of General Security, Michel Eude (1909-1988), a member of the organization for nearly a half century and a retired conservator of the Marxist school, offers an alternative way of studying the SER: his relative anonymity and his intellectual status demonstrates this contrasting milieu, effecting a synthesis between different scientifi c and political personalities. His evolution as an historian brought him into constant contact with the world of the « études robespierristes » which was at the same time a vector of university initiation, an editorial platform, and fi nally, and above all, the essential support of a scholarly sociability.