Annales historiques de la Révolution française n° 358 (4/2009)
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Jean-Louis Prieur, le plus talentueux des dessinateurs ayant collaboré aux Tableaux historiques de la Révolution française, s’est trouvé confronté aux autres éditeurs, d’opinions plus modérées que les siennes. Il a su pourtant ménager vis-à-vis d’eux sa part de liberté, par le choix comme par le traitement des scènes illustrées. Dans la plupart de celles-ci, le rôle prédominant qu’il accorde à l’action populaire trahit non seulement sympathie et proximité, mais aussi une sensibilité radicale plus proche de l’extrémisme sans-culotte que du jacobinisme, ce que confi rment ses engagements politiques jusqu’à son arrestation après germinal an III. Néanmoins, c’est sans doute pour se dédouaner de l’accusation de robespierrisme qu’il réalisera un ultime dessin, longtemps considéré comme un tableau des massacres de Septembre, mais représentant en fait la nuit du 9 au 10 Thermidor.
Jean-Louis Prieur, the most talented illustrator to work on the Tableaux historiques de la Révolution française, found himself confronted with other publishers whose opinions were more moderate than his. Still, he knew how to retain a measure of autonomy with them by the choice as much as by the depiction of his illustrated scènes. In most of these, the dominant role he accorded to popular action displayed not only sympathy and proximity, but also a radical sensibility closer to sans-culotte extremism than to jacobinism, thus asserting his political convictions until his arrest following Germinal an III. It was doubtless to clear himself of the accusation of Robespierrisme that he completed his fi nal drawing, long considered as the tableau of the September Massacres, but representing in fact the night of the 9/ 10 Thermidor.