Annales historiques de la Révolution française n° 363 (1/2011)
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Les attentes de la France en Amérique du Nord après 1763 sont influencées par de multiples débats économiques, aussi bien qu’anthropologiques et constitutionnels, mais ces discussions sont le plus souvent sous-tendues par des représentations abstraites de l’Amérique plutôt que par des observations concrètes. Le corps consulaire mis en place après le traité d’amitié et de commerce de 1778 s’intéresse en revanche davantage aux différences régionales en Amérique et aux différents types de commerces susceptibles de profiter à l’économie majoritairement agraire de la France. Cet article s’appuie sur les rapports des officiers consulaires français à propos des opportunités ouvertes par le développement du commerce atlantique. Ce n’est que sous le Directoire, avec le dés équilibres croissant de la « balance du commerce », le renforcement de la compétition avec l’Espagne et l’Angleterre et le houleux débat sur la dette, que les officiers consulaires français de la période révolutionnaire en viennent à considérer l’Amérique comme « perfide » vis- à-vis de leur ancienne alliée.
Post-1763 French perspectives of North America were infl uenced by Physiocratic and agronome discussions, as well as “anthropological,” and constitutional critiques, which were based upon abstract images of America backed by little real-life observation. But the empirically grounded French consular corps, put in place after the 1778 Treaty of Amity and Commerce, focused greater attention on the American regions and the types of commerce which would most benefit the agriculturally based French economy. This article will look at the French consular officers’ reports which confirmed the new opportunities opened by increased Atlantic trade. Only the increasingly unfavorable balance of trade, as well as increasing competition from Spain and England and the “debt debate” moved French revolutionary consular officers to the perception of a “perfidious” America by the period of the Directory.