Annales historiques de la Révolution française Nº402 (4/2020)
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Contrairement à une idée répandue, la bataille de Valmy n’a pas toujours été célèbre ni célébrée comme une victoire militaire française. Lorsque les armées révolutionnaires l’emportent sur les Prussiens le 20 septembre 1792 en Argonne, peu de monde semble en effet s’intéresser à l’événement qui a pourtant repoussé l’invasion étrangère. Si l’affrontement apparaît bel et bien dans la presse et dans les discussions à l’Assemblée nationale, il est simplement perçu comme les prémices d’une bataille de plus grande envergure. Les troupes prussiennes battant en retraite, ce n’est qu’un mois plus tard que la bataille gagne en reconnaissance. Toutefois, celle-ci est éphémère : à peine la victoire de Jemappes est-elle proclamée le 6 novembre que celle de Valmy s’efface. Cet article se propose d’analyser ce « quasi-anonymat » de la bataille de Valmy au cours de la Première République et d’examiner les raisons pour lesquelles une mémoire a finalement réussi à émerger.
Contrary to popular belief, the Battle of Valmy was not always famous, nor celebrated as a French military victory. When the revolutionary armies defeated the Prussians on September 20, 1792 in the Argonne, few people seemed to be interested in the event that repelled the foreign invasion.While the battle does appear in the press and in discussions in the NationalAssembly, it is simply perceived as the beginning of a larger-scale conflict. With the Prussian troops retreating, it was only a month before the battle acquired recognition. However, this renown was short-lived : no sooner was the Jemappes victory proclaimed on November 6 than Valmy’s was eclipsed. This article analyzes the « quasi-anonymity » of the battle of Valmy during the First Republic, and examines the reasons why its memory finally managed to emerge.