ANNALES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE Nº403 (1/2021)
Pour acheter ce numéro, contactez-nous
Recevez les numéros de l'année en cours et accédez à l'intégralité des articles en ligne.
On a, depuis longtemps, mis en valeur la résurgence sinon d’un « parti », du moins d’une opinion royaliste dans les débats publics de 1795 en France comme en Europe. Jacques Godechot, ou plus récemment Roger Dupuy et Jean-Clément Martin, ont insisté sur le caractère complexe de la mouvance dite « royaliste » en l’an III. Si une bonne partie des royalistes de « l’extérieur » est clairement contre-révolutionnaire et rejette la totalité du processus commencé en 1789, il en existe néanmoins qui refusent la perspective d’une restauration armée et qui défendent au contraire une stratégie de « consensus » visant à regrouper les « honnêtes gens » pour en finir avec la République et la Révolution. Parmi ceux-ci, Charles-François Dumouriez, alors en exil en territoire danois à Altona près deHambourg, intervient à plusieurs reprises dans le débat public européen pour critiquer la stratégie de choc des contrerévolutionnaires et pour défendre l’idée d’une monarchie nationale.
The resurgence, if not of a « party », at least of a royalist opinion has long been highlighted in the public debates of 1795 in France and in Europe. Jacques Godechot, and more recently Roger Dupuy and Jean-Clément Martin, have insisted on the complex character of the so-called « royalist » movement in the year III. If a good number of the royalists from « outside » were clearly counter-revolutionary and rejected the entire Revolutionary process begun in 1789, still there were some who rejected the prospect of an armed restoration and who, on the contrary, defended a strategy of « consensus » aimed at regrouping « honnêtes gens » to put an end to the Republic and the Revolution. Among them, Charles-François Dumouriez, then in exile on Danish territory in Altona near Hamburg, intervened several times in the European public debate to criticize the counter-revolutionaries’ strategy of shock and to defend the idea of a national monarchy.