Annales historiques de la Révolution française Nº411 (1/2023)
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Etta Palm d’Aelders, Néerlandaise vivant à Paris, se fait connaître au début de la Révolution franc¸aise en tant que militante féministe au Cercle Social. Ses traités sur le statut légal des femmes, son rôle en tant qu’instigatrice du premier club politique féminin, les Amies de la Vérité, ont retenu l’attention. On connaît moins bien ses tentatives d’encourager les femmes à jouer un rôle semblable aux Provinces-Unies et en République batave. Cet article envisage le militantisme d’Aelders dans son aspect transnational et son rôle de « conduit » dans la transmission des idées sur la citoyenneté de la France aux Provinces-Unies, puis en République batave. L’étude des sources franc¸aises et néerlandaises sur Aelders permet de distinguer l’évolution de sa propre conception de la citoyenneté et les différentes influences qui nourrissent sa vision de la position politique publique que les femmes devraient occuper dans les deux pays. Son expérience des deux régimes oriente son militantisme, sa conception de la citoyenneté des femmes, sa propre identité de citoyenne transnationale. Ses textes permettent une étude de cas qui illustre la répétition, transplantation et adaptation des idées révolutionnaires d’une nation à une autre.
Etta Palm d’Aelders, a Dutch woman who lived in Paris, is known for her feminist activismwith the Cercle Social during the early years of the French Revolution. Her treatises on the legal position of women and her role in setting up the first female political club, theAmies de laVérité, have received particular attention. However, her attempts at carving out a similar role for women in the Dutch and Batavian Republics have been neglected. This article reconsiders Aelders as a transnational activist and ‘conduit’ in the movement of ideas about citizenship across the border into the Dutch and then Batavian Republics. Combining French and Dutch sources on Aelders demonstrates developments within her own understanding of citizenship, as well as the ways in which she drew on different debates in order to carve out a public political position for women in both the French andDutch Republics.Aelders’s experiences between these political regimes shaped her activism, her understanding of women’s citizenship, and her own identity as a transnational citizen. Her writings offer an invaluable micro study of the repetition, transplantation, and adaptation of revolutionary ideas across national borders.