Souvent focalisée sur les rapports entre le leader et les masses, la littérature sur le populisme tend à faire abstraction des maillons intermédiaires qui rendent possible son implantation politique. Du fait des modalités charismatiques et des origines ouvrières et syndicales du péronisme, son analyse en tant qu’espace de formation d’élites partisanes et étatiques est largement négligée par rapport à d’autres dimensions de son histoire. Un renouvellement historiographique récent permet d’aborder ce mouvement sous un nouvel angle. Partant de cette littérature et de nos propres travaux de recherche, l’article vise à proposer un bilan de l’évolution des élites péronistes tout au long de leur histoire. Pour cela, une périodisation spécifique est élaborée afin de mieux comprendre l’importance et les caractéristiques centrales des intermédiaires politiques au sein d’un tel phénomène charismatique.