
Histoire, économie & société (1/2015)
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La mise en scène de la monarchie de l’époque moderne fut, on le sait, profondément héroïque, du début à la fin. Vertus chevaleresques, ambitions militaires et un apparat somptueux accompagnaient les règnes des princes modernes depuis l’empereur Maximilien Ier, considéré, dès son vivant, comme un « dernier chevalier », mais également comme le « premier lansquenet ». Cependant, et bien que, selon Louis XIV, la guerre ne fût pas seulement le droit mais aussi le devoir des princes, il existait souvent un écart entre la revendication de la gloire par le monarque et ses capacités et responsabilités réelles. L’article se propose d’examiner cet écart ainsi que les performances monarchiques sur le plan de l’héroïsme. Il cherche également à montrer les évolutions du concept héroïque lui-même – évolutions qui devaient influencer à leur tour et le rôle et la perception du monarque. À cette fin, l’article sera ancré dans une perspective de longue durée, allant des rois-chevaliers de la Renaissance aux rois-connétables du XVIIIe siècle (et à leurs contre-exemples) et en évoquant même la chute de la monarchie militaire allemande en 1918 – un évènement où les défaillances en matière d’héroïsme de l’empereur Guillaume II eurent bel et bien leur place.
The staging of the early-modern monarchy was fairly heroic, this is well known. Chivalric virtues, military ambitions and all kind of pageantry accompanied the reigns of nearly every prince or monarch in Europe since Maximilian I, the « last knight ». And going to war, in the words of Louis XIV of France, was considered not as a right, but as a duty of any prince. The duty’s staging, however, did not always reflect a reality. Royal soldiering was often devoid of any significance or competence. And there were other critical moments, as the reigns of women or even decidedly unheroic men. This article tries to sum up the problems and changes of monarchical heroism on stage and in the field. It considers princely and noble political culture on the one hand and different faces of heroism on the other. In 1789, the decidedly unheroic Louis XVI was ought to face not only Revolution in his capital and country but also desertion of his armed forces. In 1918, the shortcomings of Kaiser Wilhelm II

