Alors même que la France n’est pas encore totalement libérée, la direction de la surveillance du territoire (DST), service de contre-espionnage formellement créé en novembre 1944, fait face à une mission urgente. Avec tout l’appareil d’État, il lui faut lutter contre les parachutages clandestins par les Allemands sur le sol français, phénomène nouveau qui prend de l’ampleur en cette fin d’année 1944, bien qu’il soit adossé à un système allemand moribond. Cette étude met en lumière, grâce à de très récentes déclassifications d’archives, une DST immédiatement dans l’action, pleinement mobilisée pour rechercher ces hommes – au total une centaine, essentiellement des « collabos » français – qui commettent l’acte insensé de sauter en parachute, sans réelle formation, derrière les lignes alliées, pour effectuer des missions de renseignement et de sabotage, vouées à l’échec.