Histoire, Economie et Société (3/2020)
Pour acheter ce numéro, contactez-nous
Recevez les numéros de l'année en cours et accédez à l'intégralité des articles en ligne.
Outil de communication et pratique socio-économique, la « petite annonce » fait son entrée dans la presse européenne au cours du XVIIe siècle avant de donner lieu à des périodiques dédiés. Plateforme d’échange au coeur du pouvoir, organe de la monarchie alimenté par un public de consommateurs et consommatrices éclairés, le titre parisien, Annonces, affiches et avis divers ou Journal général de France, fondé en 1751, connaît une croissance exponentielle dès les années 1770. S’insérant dans un espacemédiatique composite au sein duquel l’interconnaissance et la sociabilité de face-à-face demeurent cruciales, le journal en propose une organisation inédite de la communication urbaine, agencée autour d’échanges entre particuliers largement hors circuits réglés par l’économie du privilège. Après l’analyse formelle de ce qui se présente comme une véritable trame de l’infraordinaire urbain, seront discutés les différents modes de communication que le journal suscite avant de proposer une réflexion, à partir de l’exemple circonscrit au marché du travail, sur les effets sociaux du nouveau média.
Classified advertisements, both as a means of communication and as a social practice, made their appearance in European newspapers during the XVIIth century, giving way to the creation of more specialised periodicals in the early XVIIIth century. The Parisian Annonces, affiches et avis divers ou Journal général de France, founded in 1751 as part of the monarchy’s own media network, saw its greatest expansion from the 1770’s onwards. Whilst its contents were almost exclusively provided by a public of “enlightened consumers”, orality and personal ties continued to play a crucial role within a multifold space of communication. The paper introduced a genuinely new organisation of (urban) communication by following and structuring social and economic interactions between individuals which were for the most part situated outside the privileged economy. After a formal analysis of what can be seen as the infra-ordinary narrative of urban life, follows a discussion of some of the specific ways of communicating initiated by the journal, concluding with an assessment of the social effects of these new média through the example of the labour market.