
HISTOIRE, ÉCONOMIE ET SOCIÉTÉ (3/2025)
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Est-il préférable pour un prince d’être beau ou laid ? Et que recouvrent ces notions à l’âge moderne ? Les philosophes du temps ont débattu sur le premier sujet et les historiens répondu à la seconde question. Notre article, de portée plus limitée, entend apprécier le rôle et les critères de la séduction dans les rencontres princières en Europe entre 1494 et 1789. Cet article ne porte donc pas sur la représentation princière mais sur l’interaction de deux personnes, deux présences en représentation sur la scène politique. D’abord, la séduction n’est pas l’apanage du beau sexe. Les princesses mais aussi les princes sont sensibles à celle des hommes. Plus qu’un beau visage et une stature élancée, c’est l’art de la conversation qui fait le charme masculin. Ensuite, le charme physique et la bonne santé des interlocuteurs peuvent jouer un rôle dans le choix des conjoints, qui est un important motif des sommets. Dans ceux-ci, l’insigne visiteur peut repérer des jeunes gens susceptibles de plaire et d’enfanter, même si les intérêts dynastique et politique restent essentiels dans les alliances conjugales. Enfin, plus que la beauté des femmes, c’est leur bonté et leur douceur qui sont prisées. Dans la société des princes, une princesse ne doit pas seulement enfanter, mais être médiatrice comme la Vierge ou suppliante comme Abigaïl ou Sygambis.
Is it better for a prince to be handsome or ugly ? And what are the criteria of beauty or ugliness in Early Modern History ? Philosophers of this time debated the first question and later Historians answered the second. Our purpose is more limited. We want to know the role and criteria of seduction in the many summit meetings between 1494 and 1788 in Europe. This paper is not about the representations of princes but about the interaction of two persona, two presences in a performance stage. First we note seduction is not the monopoly of fairer sex. Princesses but also princes are sensitive to male seduction. More than a pretty face and a tall stature, it’s the prince’s mastery of conversation that wins him over. On another note, physical attractiveness and good health of both princesses and princes can play a role in the choice of spouses, an important reason for summit interviews. On this occasion, the distinguished visitor can spot the young boys and girls likely to please and bear children, even if marital alliances are based above all on dynastic and political alliances. Lastly it’s not so much the beauty of the women as their gentleness and goodness that win over the interviewers. The role of a princess in the society of princes is not just to have children. She must be a mediator like Virgin Mary or a supplicant like Abigaïl or Sygambis.

