
HISTOIRE, ÉCONOMIE ET SOCIÉTÉ (3/2025)
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Les spécialistes de la cour des derniers Valois s’accordent pour dire que l’accès de Catherine de Médicis à la régence déclenche une période encore plus favorable aux dames qui évoluent dans ce milieu. Néanmoins, ce consensus historiographique ne repose que sur une interrogation somme toute assez limitée de la réelle agentivité des femmes nobles employées dans la maison de la Reine mère, ou proches d’elle. Ainsi, par l’analyse de la trajectoire de deux d’entre elles, doublée d’une mise en perspective d’épisodes où les femmes engagent des rapports de force significatifs avec des hommes à la cour, cet article s’emploie à mesurer le poids effectif des représentantes des lignages nobiliaires réunis à la cour de France, durant les décennies 1560-1580. Il en ressort que, à l’instigation de Catherine de Médicis, une professionnalisation des dames de la cour en tant que négociatrices pour le compte du pouvoir royal tend à se répandre, au point que même un roi en sa pleine capacité comme Henri III s’en prévaut.
The specialists of the court under the last Valois kings agree that Catherine de Medici’s accession to the regency triggered a period even more favorable to the ladies who evolved in this environment. Nevertheless, this historiographical consensus is based on a rather limited questioning of the real agency laid in the noblewomen employed in the Queen Mother’s household, or close to her. Thus, by analyzing the path of two of these ladies, coupled with a put into perspective of episodes where women get involved in significant power relations with men at Court, this article seeks to measure the effective weight of the female representatives of noble lineages gathered at the French Court, during the decades 1560-1580. From this enquiry emerges that, at the instigation of Catherine de Medici, a professionalization of Court’s ladies as negotiators on behalf of royal power tends to widespread, to the point that even a king in his full capacity like Henry III takes advantage of it.

