Revue d'histoire des sciences - Tome 64 (1/2011)
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Les expériences de (1806-1810) sur la vitesse de la lumière, publiées en 1853, ont été pensées par François-Dominique Arago dans le cadre de la théorie newtonienne de la propagation de la lumière aujourd’hui totalement oubliée. Il s’appuie aussi sur les travaux de John Michell et de Robert Blair qui ont pensé cinquante ans avant Christian Doppler l’effet que celui-ci posera pour le son et Armand-Hippolyte Fizeau pour la lumière. Arago tentera de mesurer la vitesse radiale de la lumière issue d’un corps en mouvement par la mesure de la réfraction sur un prisme des rayons lumineux qui en sont issus. C’est bien là, dans un cadre newtonien, l’essence de l’effet « Doppler ». Arago pose ouvertement la question de l’apparente constance de la vitesse de la lumière face à la logique de la relativité galiléenne. Une problématique qui dominera la physique du XIXe siècle et qui porte les thèmes de la révolution relativiste. Un manuscrit inédit de 1806 permet de comprendre l’article de 1853 et d’en justifier les calculs.
Arago’s (1806-1810) experiments on the velocity of light, published in 1853 are strictly based on the Newtonian theory of light propagation, today completely forgotten. Following the works of John Michell and Robert Blair, François-Dominique Arago tried to measure on a prism the radial velocity of light-corpuscles emitted by a moving object : precisely the Newtonian analogue of the Doppler effect. Arago was concerned with the apparent constancy of light velocity with regard to Newtonian kinematics, themes which would dominate nineteenth- century physics and were to be called into question with the relativistic revolution. In a rough, unpublished draft of his 1853’s article, Arago dealt with the Newtonian equations of light propagation and addressed these very issues.