Revue d'histoire des sciences - Tome 65 (2/2012)
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L’article se propose d’étudier la contribution d’Auguste Comte à la physiologie cérébrale, ses sources scientifiques et les relations tissées avec les biologistes qui ont influencé sa pensée. La physiologie comtienne est marquée par sa proximité avec les conceptions physiologiques d’anatomistes comme François-Xavier Bichat, Georges Cuvier, Franz Joseph Gall, Henri-Marie Ducrotay de Blainville. Le refus de reconnaître la physiologie expérimentale comme science et l’adoption de la phrénologie par Comte sont envisagés dans le contexte plus large des recherches physiologiques de son temps. Il apparaît que Comte a largement sous-estimé la dimension rationnelle et les potentialités de la vivisection comme méthode de recherche. Néanmoins, les physiologistes expérimentalistes ont reconnu la valeur de l’oeuvre de Comte jusque dans les années 1830, avant qu’une attaque des doctrines phrénologiques se structure et marque une rupture définitive entre la phrénologie comtienne et la nouvelle physiologie du cerveau. Cette physiologie se dessine grâce à un nouvel accord entre vivisection, anatomie et anatomopathologie dans le cadre théorique des localisations cérébrales.
This paper aims to analyse the contribution of Auguste Comte to brain physiology, the scientific foundations of his ideas and his relationship with the biologists who had the greatest influence on his work. Comtian physiology was characterized by its proximity to the physiological ideas of such anatomists as François-Xavier Bichat, Georges Cuvier, Franz Joseph Gall and Henri-Marie Ducrotay de Blainville. Comte’s criticisms of experimental physiology and his adoption of phrenology are analysed in the broader context of the physiological research of his time. It appears that Comte underestimated the rational dimension andthe potential utility of vivisection as a research method. Nevertheless, experimental physiologists praised his work in the 1830s, until the rise of a coherent attack over the doctrine of phrenology, and the decisive divorce between Comtian phrenology and the new physiology of the brain emerging from the convergence of vivisection, anatomy andanatomopathology in the context of the theory of brain localisations.