Revue de l'histoire des religions (1/2020)
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La notion de nouitas occupe une place paradoxale chez Augustin. Tantôt, en effet, il dénonce la nouitas de l’hérétique en particulier, tantôt il la met en valeur. Il s’avère qu’il s’agit de deux concepts différents de nouitas, le premier est opposé à l’antiquitas de l’Église, le second à la uetustas de l’homme non baptisé. Loin de s’opposer ces deux notions se complètent et se comprennent d’autant mieux si l’on étudie l’utilisation de la seconde épître à Timothée 2, 16‑17 (profanas verborum novitates evita) dans des oeuvres anti-ariennes : il ne s’agit pas tant de nouveauté que de dévoilement de vérités déjà existantes, mais cachées jusqu’alors.
The notion of nouitas is paradoxal in Augustine’s writings. Sometimes, he denounces the nouitas of a heretic in particular, and sometimes he seems to praise it. Augustine is in fact dealing with two different concepts of nouitas : the first is opposed to the antiquitas of the Church, the second to the uetustas of the unbaptized man. These two notions complete rather than oppose one another, as we can understand more clearly if we examine the use of II Tim 2, 16‑17 in anti-Arian writings: it is not a question of something new so much as of the unveiling of existing but heretofore secret things.