Revue de l'histoire des religions (3/2016)
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Si le mythe du déluge de langue sanskrite fut connu des savants européens dès le xviie siècle, il fallut attendre 1829 puis 1849 pour en connaître respectivement les versions épique et védique. Ces nouvelles lectures publiées par F. Bopp et A. Weber donnèrent à repenser l’histoire de la tradition rédactionnelle indo-ārya du mythe du déluge mise en regard avec les récits diluviens génésiaque et chaldéen, telle que l’avait initiée E. Burnouf. Mais elles offrirent également l’opportunité de déceler quelque indice de l’origine des Indo-ārya, voire même de leur antique chemin migratoire comme le supposèrent un temps A. Weber et J. Muir. Cet article se propose de revenir sur les premières analyses des indianistes et plus largement sur les re-constructions de l’histoire de l’humanité à partir des traditions diluviennes indiennes.
While the Sanskrit flood myth was known to European scholars as early as the 17th century, it was only in 1829 and 1849 respectively that they discovered the epic and Vedic versions of the myth. These new readings published by F. Bopp and A. Weber stimulated the rethinking of the history of Indo-Aryan redactional tradition of the flood myth; E. Burnouf was the first to set this version in relation to the Hebrew Genesis and Chaldean flood narratives. But they also provided the opportunity to discover hints of the origins of the Indo-Aryans, and even of their ancient migratory journey, as was argued by A. Weber and J. Muir for a while. The aim of this article is to examine the first analyses of these Indianists and to consider in broader terms how the history of humanity was reconstructed based on Indian flood traditions.