Revue de l'histoire des religions (4/2017)
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Le discours sur les religions de Grégoire de Nazianze, d’abord ternaire (polythéisme, athéisme, judaïsme) devient binaire (judaïsme et hellénisme). Le judaïsme y occupe la catégorie qui correspond aujourd’hui au « monothéisme ». Une tentative originale de Grégoire consiste à recourir aux catégories politico-religieuses (polyarchie, monarchie, anarchie) et à introduire dans le « monothéisme » juif l’idée de rébellion de l’Un contre lui-même, ce qui aboutirait à un polythéisme. Refusant l’idée de dissension en Dieu, Maxime le Confesseur propose à partir des positions de Grégoire, un autre discours sur les religions où, face au polythéisme, le « monothéisme » juif serait réduit à l’athéisme, laissant ouverte pour le christianisme la catégorie du « monothéisme ».
Gregory of Nazianzus’s discourse on religions is at first ternary (polytheism, atheism, Judaism) and later becomes binary (Judaism and Hellenism). Judaism is not only a religion but also the central category for what we call “monotheism” today. But Gregory also makes an original attempt to skip this category in his political discourse on religions (polyarchy, monarchy, anarchy), and instead inserts into Jewish “monotheism” the Neoplatonist idea of the rebellion of the One against himself in order to dismiss it as a polytheism. Maximus the Confessor refuses the notion of dissent within God, and, based on Gregory’s positions, proposes to reduce Jewish “monotheism” to atheism, so that Christianity may appear as the only real “monotheism”.