Revue de l'histoire des religions (4/2020)
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Cet article explore les enjeux pour les laïcs de la participation au financement de collèges jésuites aux xvie et xviie siècles entre l’Europe et les Indes. Dans la continuité de l’investissement nobiliaire dans les institutions religieuses, conçu au Moyen Âge comme une forme de caritas, l’engagement des laïcs à l’époque moderne renvoie aussi bien au devoir d’état, à des enjeux sotériologiques qu’à la défense de la foi et à sa propagation, notamment en contexte missionnaire. Pour les laïcs, participer à la fondation d’un collège jésuite implique l’exercice de droits, réels ou honorifiques, qui se heurtent à la volonté des jésuites de limiter leurs prérogatives. Le salut, espéré dans l’au-delà, s’entend comme un retour sur investissement, la charité demeurant incluse dans une économie de la grâce.
This article explores the stakes of lay people’s participation in the financing of Jesuit colleges in the 16th and 17th centuries between Europe, East and West Indies. In the continuity of noble investment in religious institutions, conceived in the Middle Ages as a form of caritas, the commitment of the laity in early modern times refers at the same time to the “duty of the state”, to soteriological issues and to the defence of the faith and its propagation, especially in missionary contexts. For lay people, participating in the founding of a Jesuit college implies the exercise of rights, real or honorific, which could butt up against the will of the Jesuits to limit their prerogatives. Salvation, hoped for in the afterlife, is understood as a return on investment, and charity remains included in an economy of grace.