Revue de l'histoire des religions (2/2010)
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Dans son essai consacré à la modernisation de l’islam, Abdelwahab Meddeb présente l’abrogation du jihâd violent comme étape, mais aussi comme moyen de l’actualisation du Coran et de son interprétation. Il préconise l’ijtihâd des poètes soufi s, la guerre intérieure qui mène à la purification de l’âme, pour bâtir un individu neuf, lui- même pièce d’une collectivité rénovée. L’ijtihâd est donc une allégorisation de la guerre sainte. Nous reconnaissons un procédé similaire dans les oeuvres d’Origène, de même que chez d’autres auteurs alexandrins, notamment Philon. Par conséquent, grâce à l’allégorisation, les fidèles des trois religions du Livre sont armés pour dialoguer dans un langage commun et pacifié sur le thème même de la guerre sainte.
In his essay on the modernization of Islam, Abdelwahab Meddeb presents the repeal of the violent jihâd not only as a step, but also as the way of updating the Koran and its interpretation. He recommends Sufi c poets’ijtihâd, the inner war which brings the soul to purification, building a new man for a renewed community. The ijtihâd is thus the allegory of holy war. One identifies a similar process in Origen’s works, as in other Alexandrian writers’, in particular Philo’s. Thanks to allegory, believers of the three religions of the Book are therefore in position to peacefully converse about the very thematic of holy war.