Revue de l'histoire des religions (1/2016)
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Cette étude critique propose de lire ensemble deux ouvrages récemment publiés, et également traduits, l’un sur des accusations de délits sexuels voire de meurtres à l’intérieur d’un couvent romain de femmes, à la veille de l’Unité italienne, l’autre sur le développement du culte de Padre Pio dans le contexte de l’Italie fasciste et postfasciste. En effet ces deux ouvrages, malgré d’évidentes différences quant à la période de référence et au modèle d’approche historiographique, ont deux points communs : d’abord ils montrent le rôle très important joué par le Saint-Office, et comme acteur, ou principal ou intermittent, et comme pourvoyeur de sources de première main ; en second lieu, les récits qu’ils livrent peuvent être rapprochés et lus comme des symptômes d’un rapport au corps catholique, qui se manifeste dans l’excès, ou répréhensible et caché, ou miraculeux et exhibé.
This critical study offers a joint reading of two works, both recently published and translated, one on accusations of sexual abuse and even of murders in a Roman women’s convent on the eve of Italian Unity, the other on the development of the cult of Padre Pio in the context of fascist and postfascist Italy. These two books, despite obvious differences regarding their periods of reference and the models of their historiographical approaches, have two points in common: first, they show the very important role played by the Holy Office, both as an actor, whether as the protagonist or in a side role, and as a provider of primary sources; second, the accounts that they contain can be compared and read as the symptoms of a relationship with the Catholic body that manifests itself through excess, or as reprehensible and hidden, or as miraculous and displayed.