Alors que de nombreux travaux témoignent d’une réelle souffrance au travail pour les enseignants, la question de l’identité professionnelle peut expliquer pour une bonne part ce malaise. S’il faut bien évidemment s’intéresser au contexte politique global où cette identité professionnelle est mise à l’épreuve, il faut s’intéresser aussi à la réalité du métier et à l’évolution des missions de l’école. À l’heure où un relativisme social des connaissances remet en cause le statut de l’enseignant comme passeur privilégié du savoir, l’école, qui a réussi à imposer ses normes et ses contraintes à la société, se voit-elle chargée de régler des problèmes que les autres institutions n’arrivent plus à résoudre. De plus la massification du système éducatif a provoqué une grande hétérogénéité des publics : de nombreux bacheliers ne maitrisent plus tous les savoirs implicites nécessaires à la réussite scolaire. Face à ces bouleversements du métier d’enseignant, il faut renforcer et repenser la professionnalisation.