L’article s’intéresse au « biographique », objet d’étude éphémère de la classe de première, dont l’institutionnalisation avait comme objectif un certain renouvèlement des corpus scolaires, et leur ouverture à des genres jusqu’alors illégitimes à l’école. En s’appuyant sur un corpus de manuels parus entre 2001 et 2007 ainsi que sur une enquête par questionnaires menée auprès de 30 enseignants en 2007, l’article analyse le renouvèlement en question, pour en mesurer les enjeux et les limites, avant d’essayer de comprendre l’abandon – au moins institutionnel – de cet objet d’étude. Il met également en évidence des phénomènes de classicisation, notamment à travers la constitution dans les manuels et chez les enseignants en quêtés d’un corpus de « morceaux choisis ». Il montre ainsi comment les corpus sont sans cesse reconfigurés pour constituer des vulgates scolaires, au service de finalités disciplinaires spécifiques.