Langages n° 172 (4/2008)
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Un des buts d’une discipline en marche est de dégager des consensus sur les paramètres permettant de cerner, de décrire et d’expliquer son objet d’étude. Force est de constater que la tâche s’avère ardue pour la sémantique linguistique. Cette discipline souffre de ce que son appareillage méthodologique appliqué à des données langagières immédiatement disponibles génère un nombre beaucoup plus considérable de questions que de réponses. La méthode comparative de la commutation permet de produire rapidement un ensemble de séquences dont l’acceptabilité incertaine a des causes rarement évidentes. La difficulté à identifier ces causes est accentuée par la disparition des hégémonies théoriques. Le structuralisme ou le générativisme ont pu prescrire les questions à investiguer, voire les réponses à donner, ces prescriptions ont perdu de leur force. Cette disparition représente en même temps l’occasion de reconsidérer les outils conceptuels nécessaires à l’analyse des faits de sens. Ces outils devraient permettre la formulation d’hypothèses testables ayant le potentiel d’éclairer des questions appliquées – en droit, en psychologie, en didactique ou en traitement automatique par exemple. Animées par la recherche de causes, les hypothèses doivent en outre apporter quelque lumière aux débats sur les questions théoriques majeures de l’unité et de la variation du sens linguistique des formes, du rapport aux autres formes linguistiques et au monde, à la société et à l’esprit.
This paper reviews the primary questions raised by lexical Semantics on the basis of the artefact noun livre « book ». Lexical Semantics must account for the unity of the meaning of a given sign, as well as for the ways in which this meaning explains the relation to other signs, to contextual interpretations and to reference. The tension between unity and diversity can be resolved by the view according to which lexical Semantics crystallises the relation between the subject and the object, rather than the objective properties of the object in question. After providing arguments in favour of that view, it is used to propose that a book is an artefact made for reading. Why this proposal accounts for the extent of unexpected uses is considered. How the other contributions to this special issue address the questions of unity, diversity of interpretation and relations between signs is discussed.