Langue française n° 178 (2/2013)
Pour acheter ce numéro, contactez-nous
Recevez les numéros de l'année en cours et accédez à l'intégralité des articles en ligne.
Cet article étudie les contraintes qui pèsent sur l’insertion des noms abstraits dans la construction être en N. Rendre compte de contrastes tels que être en vie vs. *être en mort, ou encore être en colère vs. *être en peur constitue un véritable défi pour l’analyse linguistique, comme en témoignent les obstacles rencontrés par les différentes études déjà menées sur la question. On propose ici de répartir les noms abstraits sur les quatre catégories aspectuelles que Z. Vendler (1957, 1967) avait en son temps proposées pour les verbes. On tentera de montrer que cette approche permet une meilleure compréhension des faits, et permet également en retour d’affiner l’étude sémantique de en.
This article deals with the problem of the insertion of French abstract nouns in the construction être en N. It has been noticed through several former surveys how challenging is the explanation of contrasts such as être en vie vs. *être en mort, or être en colère vs. *être en peur. It is here proposed to sort abstract nouns into the four aspectual categories that Z. Vendler (1957, 1967) introduced for the classification of verbs. Such an approach seems relevant to explain why only certain abstract nouns can appear in être en N, and seems also a suitable way to study the semantic properties of en.