Littérature n° 152 (4/2008)
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On montre d’abord comment la notion d’informe, centrale chez Bataille, ne renvoie pas seulement à un paradigme philosophique (Platon), comme l’avait cru D. Hollier, mais aussi et surtout à un paradigme théologique latin : l’informe est une notion anti-chrétienne, par laquelle Bataille s’inscrit en faux contre les Confessions de saint Augustin, qui sous le nom d’informitas désigne cette matière à laquelle, lors de la Création, Dieu à donné forme(s). S’appuyant aussi sur Nietzsche, Bataille, dans sa tentative de contre-Genèse, place l’informe bas au principe de son esthétique. Il refuse de substantialiser la matière informe, s’écartant consciemment de la Gnose, à la différence de Queneau dans Le Chiendent . C’est ce qui est montré grâce à une lecture de la fin du Bleu du ciel. Pour conclure on analyse la réponse que Leiris, mis en cause dans ce roman, fait à Bataille, par le biais de deux rêves qui se lisent à la fin de L’Âge d’homme.
Analyses of Bataille’s famous comments on formlessness applied to the universe forget their theological dimension; Bataille heralds an antiaugustinian position which also avoids, as the last chapter of Blue of Noon , which warranted a response from Leiris, shows, Queneau’s use of gnosticism.