Romantisme n° 136 (2/2007)
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Cette étude propose une interprétation politique du débat au XIXe siècle sur l’institution de la claque. Le claqueur introduit une médiation dans un espace considéré à l’époque comme l’ultime incarnation d’une « démocratie directe ». Le claqueur justifie sa présence en termes politiques : soit par son appartenance au public (théorie de la ressemblance) soit par la supériorité de son jugement (théorie de la substitution). Le débat sur la claque se fait donc l’écho de la grande polémique du XIXe siècle : le représentant doit il être l’extension ou le pédagogue du peuple ? Le public et la claque apparaissent dès lors comme les métaphores microcosmiques de la société française et de ses représentants politiques. Ce parallélisme n’est pas sans importance : on remarque une évolution dans le débat et dans l’institution même de la claque qui se reflète dans l’évolution progressive des mentalités vers un juste milieu de la représentation politique.
This study provides a political interpretation of the nineteenth century debate on the claque. The claqueur introduces a mediation in a realm then looked upon as the last manifestation of a “direct democracy.” The claqueur justifies his presence in political terms, stressing either his unity with the audience (the theory of resemblance) or his superiority to the spectators (the theory of substitution). As a result, the debate on the claque echoes the great polemic of the nineteenth century : should a representative serve as an extension of the people or as its pedagogue ? The audience and the claque function as microcosms of French society and its political representatives. Such a parallelism is not without significance ; one can trace an evolution in the debate and in the institution of the claque itself that reflects the gradual development of a “happy medium” of political representation.