Romantisme n° 138 (4/2007)
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La notion de modèle est au coeur de la biologie romantique issue de la Naturphilosophie allemande : comprise comme « plan commun de composition » ou « archétype », elle permet de désigner, tout en la rendant intelligible, l’organisation morphologique commune aux êtres vivants. L’épistémé romantique, de Oken et Goethe à Geoffroy Saint-Hilaire et Owen, est une pensée du modèle conçu à la fois comme forme préexistante et puissance de transformation, « archétype » qui se distribue en une infinité de « types » hiérarchiquement organisés. Le modèle ainsi pensé, en biologie, en philologie, en sociologie ou dans l’écriture romanesque, est essentiel pour rendre compte à la fois de l’unité et de la variation, de la diversité des êtres et de leurs parentés, tout en préservant la notion d’une cohérence secrète qu’il s’agit de décrypter.
The notion of model is cornerstone for the romantic biology derived from German Naturphilosophie. As a common plan de composition or “archetype”, the notion of model both points to and brings out a morphological organization shared by all beings. The romantic episteme – from Oken and Goethe to Geoffroy Saint-Hilaire and Owen – considers models both as a preexisting form and as a shaping force, an archetype that can give birth to an infinite range of hierarchically organized types. In this light, the notion of model is key to accounting for both unity and variation, together with the diversity of beings and their lineage in biology, philology, sociology, as well as narrative writing, while preserving the idea of a secret coherence remaining to be deciphered.