
Romantisme n° 147 (1/2010)
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Tout au long du XIXe siècle, les scènes anglaises furent dominées par le théâtre français. La dépendance des auteurs anglais à l’égard du théâtre français, représentée par les centaines de traductions, d’adaptations et de plagiats de pièces françaises, fut considérée traditionnellement par les critiques victoriens comme la raison du déclin du théâtre anglais pendant le XIXe siècle. Il s’agit ici d’analyser la censure exercée par le bureau du Lord Chamberlain à l’encontre les principales pièces du théâtre de boulevard français représentées à Londres pendant la période victorienne, et de constater que les efforts réalisés afin d’épurer la scène nationale de l’« immoralité française » voilaient aussi un affrontement identitaire entre les deux nations dont l’enjeu était le succès populaire et économique des pièces françaises et la mise en place d’un théâtre national anglais.
Nineteenth-century English theatre was dominated by France. According to Victorian reviewers, the dependence of British playwrights on French drama as shown by the myriad of translations, adaptations and plagiarisms of French plays that peppered the English stage was the main reason for the decline of nineteenth-century English theatre. The aim of this paper is to explore Lord Chamberlain’s theatrical censorship applied on French boulevard plays during the Victorian era in an attempt to demonstrate that the efforts carried out to extirpate French « immorality » from the English stage actually concealed an identitary conflict between both nations due to the box-office success of French plays in England, and to the need of rehabilitatinga national English theatre.
