Romantisme n° 147 (1/2010)
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Il n’est pas sûr que l’idée de génération soit caractérisée par ce « désenchantement » dont parla Paul Bénichou, tant les Jeunes-France traitèrent avec euphorie le conflit insoluble entre la passion de l’originalité individuelle et le narcissisme générationnel. Confronté à ce stade du miroir du romantisme que constitue l’époque Jeune-France, le discours de Gautier sur l’histoire et sur Musset le fait échapper à la stérilité par une double proposition : une pratique nouvelle de l’histoire littéraire, « grotesque » et jubilatoire, grâce à laquelle le narcissisme générationnel acquiert une rentabilité critique ; la ligne de fuite compensatoire des catégories transgénérationnelles des « familles d’esprit », qui permet d’échapper au vertige spéculaire ainsi qu’à la perspective du vieillissement.
Does disenchantment caracterize, as Paul Benichou said, Musset’s generation ? It’s not sure : after all the « Jeunes-France » related their conflict between individual originality and generational narcissism with humour or even joy. Writing about « Jeunes-France » and Musset, Gautier describes that sterile stage of the mirror of Romanticism, plays with it, but also proposes a double issue : a new history of literature, « grotesque » and euphoric, so that romantic narcissism becomes fertile ; the idea of « spiritual families », that transcend generations and ageing.