
Romantisme n° 148 (2/2010)
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Dans les cénacles d’écrivains de l’époque romantique comme dans les salons mondains hérités de l’Ancien Régime, les lectures à haute voix sont une pratique courante. Parce qu’elles agissent à la fois dans le sens de la médiation et dans celui de la médiatisation de l’oeuvre littéraire, les scènes de lecture devant assistance ont aussi engendré un grand nombre de représentations publiées dans la presse, qu’il s’agisse de comptes rendus ou de parodies. Pour analyser ces scènes de la vie littéraire au statut ambigu, il fallait une grille qui permette de lire la réalité sociale comme une représentation et de rapporter les représentations à la réalité sociale. C’est à cette fin que, dans le présent article, l’analyse dramaturgique d’Erving Goffman dans La Mise en scène de la vie quotidienne a été mobilisée.
Recitations were common practice in writer’s circles during the Romantic period, as well as in the fashionable salons that first emerged during the Ancien régime. These recitations act both as mediations and as mediatizations of the literary work. Thus, scenes of reading before an audience were often represented in the press in the form of reviews or parodies. The analysis of these ambiguous scenes of literary life requires a framework – one that permits the reading of social reality as a representation, while relating these representations back to social reality. As the present article makes clear, the dramaturgical analysis of Erving Goffman in La Mise en scène de la vie quotidienne provides such a framework.

