
Romantisme n° 156 (2/2012)
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Les salons artistiques de la Rose-Croix animés par Joséphin Péladan sont l’objet d’un nombre important de caricatures qui nourrissent de multiples entreprises de démystification associant les productions symbolistes à l’apologie de divers désordres érotiques, propices à un efféminement du masculin. L’émergence d’une rhétorique de la dégénérescence, largement alimentée par les traités de psychopathologie de l’époque, tend ainsi à cliver la différence des genres sexuels, tandis que les milieux symbolistes proposent d’autres modèles, basés sur le refus de la sexualité et sur un idéal « ariste ». De cette opposition naît la dénonciation de ces groupuscules d’obédience spiritualiste, dans l’amalgame entre le mystique, l’esthète et l’homosexuel, révélant au passage la peur masculine d’être soumis à la suggestion féminine.
The artistic Rose-Croix salons, organised by Joséphin Péladan, are the object of a great number of caricatures which feed numerous undertakings in demystification linking the productions of the symbolists with the defence of a variety of erotic disorders liable to result in masculine effeminacy. The emergence of a rhetoric of degeneracy, which makes fertile use of the treatises on psychopathology from the period, thus tends to split the difference in sexual genre, while the symbolists themselves tend to put forward other models, based on a refusal of sexuality and an ideal of the “artist”. From this opposition emerges the denunciation of these small spiritualist groups, which results from a confusion between mysticism, aestheticism, and homosexuality, and in passing reveals the masculine fear of submitting to feminine suggestion.

