Le Français aujourd'hui n° 192 (1/2016)
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Le conservatisme grammatical actuel s’exerce notamment dans le domaine des compléments du verbe où continuent de régner les normes de l’écrit et les réglages orthographiques. Il conviendrait pourtant de recentrer l’enseignement grammatical sur les performances langagières effectives des apprenants et, concernant les verbes, sur la variété des constructions attestées. Le lexiquegrammaire, les tables de construction et les classes d’objets avaient ouvert une première voie, qui s’est enrichie des apports de C. Blanche-Benveniste sur l’approche pronominale, ainsi que, plus généralement, sous l’influence de linguistes soucieux d’articuler la syntaxe à la sémantique et d’examiner les différentes facettes du verbe du point de vue de ses occurrences variées. L’article illustre avec le verbe changer les options qui s’offrent à la grammaire scolaire du français dès lors que l’on renonce aux usages exclusifs de l’écrit et de l’orthographe, et que l’on s’appuie sur les emplois effectifs et les constructions afférentes au lieu de viser une description abstraite et générale du « système ». Dans ces conditions, la question de la progression grammaticale est sans doute plus complexe mais demeure cruciale.