LANGAGES N° 233 (1/2024)
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Meillet s’est toujours considéré comme linguiste uniquement. Mais ses relations avec l’école de Durkheim-Mauss l’ont rapidement conduit à envisager le changement linguistique comme « fait social ». Il était aussi essentiellement comparatiste, et c’est en cette qualité qu’il a soutenu les premiers essais de Dumézil tendant à renouveler l’ancienne mythologie comparée. Entre-temps, son élève et collaborateur Vendryes a mis en évidence les traces de traditions religieuses et culturelles indo-européennes dans les langues indo-iraniennes, italiques et celtiques. Peu après, Meillet y repérait, comme en Grèce, des débris d’anciennes traditions littéraires, bases solides de l’anthropologie dumézilienne. Dans son dernier livre, Benveniste, successeur de Meillet, a révélé avec sa connaissance des mentalités archaïques, moyennant l’analyse étymologique, le substrat mental du vocabulaire social indo-européen.
Meillet considered himself as a linguist only. But his knowledge of the Durkheim-Mauss’s school lead him quickly to a sociological approach of the linguistic changes. He was also essentially a comparatist, and in that quality he supported the Dumézil’s attempts of renewing the late comparative mythology. In that sense, his pupil and associate Vendryes had emphasized the Indo-European survivals into the Indo-Iranian and Italic-Celtic cultures, and Meillet discovered relicts of ancient literary traditions, basis of the Dumézil’s mytho-anthropology. In his last book, Benveniste, who had succeeded Meillet, has revealed, with his knowledge of the archaic minds, by means of etymological analysis, the mental substratum of the Indo-European social vocabulary.