
Langue française n° 191 (3/2016)
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Nous présentons les résultats d’une expérience de perception des frontières prosodiques en français. Au total, 48 échantillons de parole (version naturelle et délexicalisée) ont été annotés en temps réel par 125 auditeurs naïfs et 1 239 frontières prosodiques perçues ont été analysées. En parole naturelle, la pause silencieuse et la structure syntaxique constituent des indices déterminants pour la perception des frontières en parole naturelle. La complétude syntaxique potentielle provoque la perception d’une frontière même en l’absence d’indice acoustique saillant. En parole manipulée, la pause silencieuse est l’indice acoustique le plus déterminant, suivie par l’allongement de la syllabe finale du mot. L’allongement induit par une hésitation provoque également la perception d’une frontière alors qu’elle est inhibée en parole naturelle.
We present the results of an experiment on the on-line perception of prosodic boundaries in French. In total, 48 samples (both natural and delexicalised speech) were annotated by 125 naïve listeners, and 1 239 perceived prosodic boundaries were analysed. In natural speech, silent pauses and syntactic structure are the strongest cues to the perception of prosodic boundaries. Potential syntactic completion may trigger the perception of prosodic boundary even in the absence of salient acoustic cues. In delexicalised speech, the strongest cues were silent pauses, followed by final syllable lengthening. Filled pauses and hesitation-related lengthening were perceived as boundaries in delexicalised speech, but inhibited the perception of a prosodic boundary in natural speech.

